dimanche 15 mars 2009

L'import-export d'absentéisme

Le développement des transports a des effets parfois insoupçonnés. Les DRH à Paris imputent parfois la fatigue de leurs salariés et leurs absences ou retards répétés à l’augmentation des distances et temps de transport entre le domicile et le lieu d’exercice de son activité. Il est vrai que certains banlieusards « galèrent » dans les transports en commun ou les embouteillages. D’ailleurs, on sait depuis longtemps que l’absentéisme augmente avec le temps de trajet (cf. par exemple, E. Vatteville, Mesure des ressources humaines et gestion de l’entreprise, Economica, 1985).

J’ai appris depuis peu auprès de responsables RH de province un autre effet des transports : ils participent à l’import-export d’absentéisme. Je savais qu’on pouvait importer des biens et des services, l’absentéisme, j’avoue, on ne me l’avait encore jamais dit.

Cette idée m’a été soufflée par des gens du Pays de Loire, région où l’absentéisme est traditionnellement faible, mais en augmentation ces dernières années. Ces responsables RH l’expliquaient en partie par l’attractivité de la région. D’après les derniers recensements en effet, Nantes et ses alentours connaissent des arrivées de population importantes en raison de leur dynamisme économique. Ils ont ainsi repéré une évolution de la main d’œuvre régionale : les nouveaux travailleurs viennent de région où l’absentéisme est plus élevé, contribuant ainsi structurellement à faire monter la moyenne régionale mais aussi par contagion à modifier le comportement au travail des travailleurs locaux de longue date.

Faut-il aller jusqu’à conclure que le développement des moyens de transport est néfaste à l’assiduité des salariés ? Non, puisque cela permet a priori à d’autres régions d’exporter une part de leur absentéisme, donc de le voir baisser !

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