Etre un philosophe connu et reconnu n’empêche pas de prononcer parfois des inepties, voire d’en écrire, pis d’en faire la première phrase de son livre. J’en veux pour preuve notre ami René Descartes qui, dès l’incipit du Discours de la méthode s’empresse d’affirmer que "Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée".
Je suis désolé mais il me faut ici m’inscrire en faux contre cette idée. Tous les êtres ne partagent pas la même définition du bon sens, je men vais l’illustrer. Je connais une entreprise qui a lancé dans les dernières années un grand plan de rénovation de ses établissements. La direction espérait ainsi améliorer son image auprès de ses clients, mais aussi faire du marketing RH, c’est-à-dire améliorer sa « marque employeur ». Autrement dit, elle pensait que ses salariés seraient plus fiers de leur entreprise en travaillant dans un bureau tout neuf, plus satisfait de leurs conditions de travail et tout simplement plus heureux de venir travailler. Bref, l’absentéisme notamment devait baisser.
Cela relevait en effet du bon sens et je dois dire, pour aller dans le sens de Descartes en l’espèce, que ce bon sens était largement partagé dans l’entreprise en question. Sauf que cela ne se traduisait pas dans les chiffres. Si bien qu’un des dirigeants pu affirmer devant moi, légèrement dépite que : « Décidemment, le bon sens ne paie pas ! » Bien malin en effet qui pouvait faire une corrélation entre la rénovation des locaux et le taux d’absentéisme aussi bien à l’échelle macroéconomique qu’à celle d’un seul établissement. Il arrivait même au contraire que le taux d’absentéisme augmentât à la suite de la rénovation.
L’enquête sur le terrain confirma par les mots et les comportements des acteurs ce que révélaient les statistiques. Elle eut surtout le mérite d’expliquer le décalage observé entre le bon sens et la réalité : le bon sens initial s’était perdu en route. Il s’avérait, pour aller vite, que les salariés étaient dans l’ensemble contents, voire soulagés, d’apprendre que leur établissement allait être rénové. C’est ainsi qu’ils se montraient fort coopératifs et compréhensibles avec leur hiérarchie pendant la durée des travaux. En revanche, leur état d’esprit changeait peu après la livraison des nouveaux locaux. En effet, ils se rendaient alors compte des modifications concernant l’aménagement de leur poste de travail. Non consultés ni avertis sur ce point, ils pointaient les défauts d’aménagement des locaux, pestant contre les auteurs de ce carnage, jugés déconnectés du terrain et ignorant de la réalité de leur travail : « Ca doit être un énarque qui a pensé le plan », « Le siège n’a pas cru bon de nous demander notre avis… »
In fine, les salariés estimaient que leurs conditions de travail s’étaient dégradées. Les chaises étaient moins maniables qu’avant, les rangements étaient moins bien disposés, il fallait plus se tordre le dos pour accéder à tel placard fréquemment utilisé… Les salariés dissertaient en outre entre eux des sommes folles qui avaient du être dépensées pour un si piteux résultat et des meilleures affectations qu’aurait pu en faire l’entreprise. L’investissement se révélait contre-productif et avait réussi à exacerber l’absence de reconnaissance dont se plaignait déjà auparavant une grande partie des salariés : « Ah, si seulement on existait aux yeux de la direction et qu’on nous avait consulté ! »
Bref, comme l’avait souligné l’un des chefs du projet, « le bon sens ne paie pas ! ». Mais de quel bon sens on parle ?
Je suis désolé mais il me faut ici m’inscrire en faux contre cette idée. Tous les êtres ne partagent pas la même définition du bon sens, je men vais l’illustrer. Je connais une entreprise qui a lancé dans les dernières années un grand plan de rénovation de ses établissements. La direction espérait ainsi améliorer son image auprès de ses clients, mais aussi faire du marketing RH, c’est-à-dire améliorer sa « marque employeur ». Autrement dit, elle pensait que ses salariés seraient plus fiers de leur entreprise en travaillant dans un bureau tout neuf, plus satisfait de leurs conditions de travail et tout simplement plus heureux de venir travailler. Bref, l’absentéisme notamment devait baisser.
Cela relevait en effet du bon sens et je dois dire, pour aller dans le sens de Descartes en l’espèce, que ce bon sens était largement partagé dans l’entreprise en question. Sauf que cela ne se traduisait pas dans les chiffres. Si bien qu’un des dirigeants pu affirmer devant moi, légèrement dépite que : « Décidemment, le bon sens ne paie pas ! » Bien malin en effet qui pouvait faire une corrélation entre la rénovation des locaux et le taux d’absentéisme aussi bien à l’échelle macroéconomique qu’à celle d’un seul établissement. Il arrivait même au contraire que le taux d’absentéisme augmentât à la suite de la rénovation.
L’enquête sur le terrain confirma par les mots et les comportements des acteurs ce que révélaient les statistiques. Elle eut surtout le mérite d’expliquer le décalage observé entre le bon sens et la réalité : le bon sens initial s’était perdu en route. Il s’avérait, pour aller vite, que les salariés étaient dans l’ensemble contents, voire soulagés, d’apprendre que leur établissement allait être rénové. C’est ainsi qu’ils se montraient fort coopératifs et compréhensibles avec leur hiérarchie pendant la durée des travaux. En revanche, leur état d’esprit changeait peu après la livraison des nouveaux locaux. En effet, ils se rendaient alors compte des modifications concernant l’aménagement de leur poste de travail. Non consultés ni avertis sur ce point, ils pointaient les défauts d’aménagement des locaux, pestant contre les auteurs de ce carnage, jugés déconnectés du terrain et ignorant de la réalité de leur travail : « Ca doit être un énarque qui a pensé le plan », « Le siège n’a pas cru bon de nous demander notre avis… »
In fine, les salariés estimaient que leurs conditions de travail s’étaient dégradées. Les chaises étaient moins maniables qu’avant, les rangements étaient moins bien disposés, il fallait plus se tordre le dos pour accéder à tel placard fréquemment utilisé… Les salariés dissertaient en outre entre eux des sommes folles qui avaient du être dépensées pour un si piteux résultat et des meilleures affectations qu’aurait pu en faire l’entreprise. L’investissement se révélait contre-productif et avait réussi à exacerber l’absence de reconnaissance dont se plaignait déjà auparavant une grande partie des salariés : « Ah, si seulement on existait aux yeux de la direction et qu’on nous avait consulté ! »
Bref, comme l’avait souligné l’un des chefs du projet, « le bon sens ne paie pas ! ». Mais de quel bon sens on parle ?
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