mardi 10 mars 2009

Alcool et absentéisme : même combat !

Petite devinette : quel est le point commun entre l’alcool et l’absentéisme ?

A première vue, je vous l’accorde, la similitude n’est pas évidente. On devine seulement, non sans raison, que les personnes en proie à ce type d’addiction sont plus souvent absentes que la moyenne. Ce que l’on sait moins, c’est qu’entre l’alcool et les origines de l’absentéisme la logique est la même : ce sont les mélanges qui font mal !

En effet, l’absentéisme est une science complexe et non pas mécaniste. Une cause ne produit pas toujours les mêmes effets. Par exemple, tous les salariés exposés aux mêmes conditions de travail ne présenteront pas les mêmes taux d’absentéisme. Il est donc difficile d’objectiver les causes de l’absentéisme. D’autant que les conditions de travail sont des perceptions. Elles seront peut-être considérées comme bonnes par un salarié qui a connu pire avant et mauvaises par son collègue qui était habitué à mieux.

Je me suis longtemps heurté à cette difficulté et j’étais presque prêt à croire les managers et les médecins qui affirment qu’on ne connaît jamais les origines réelles de l’absence. Heureusement, la métaphore de l’alcool m’a ouvert les yeux : l’absence est généralement la conséquence d’un « cocktail nocif », c’est-à-dire du mélange de deux alcools qui ne s’accordent guère ensemble, ou en l’occurrence de deux facteurs problématiques pour le salarié qui, par leur interaction, sont à l’origine de sa maladie.

Mes enquêtes sur le terrain m’ont fourni des tonnes d’exemple. Je me souviens par exemple d’une femme de 40 ans déprimée pour des raisons tenant à sa vie privée (son mari l’avait quitté et elle avait appris qu’elle couvait un cancer). Elle avait été arrêtée deux mois par son médecin. Mais elle s’était tellement sentie mal à tourner en rond toute seule chez elle, qu’elle avait préféré reprendre son travail au bout de deux semaines pour retrouver ses collègues. En effet, il régnait une bonne ambiance au sein de son équipe de travail et elle se sentait soutenue par elles. A contrario, si l’ambiance était mauvaise et qu’elle ne s’entendait pas avec son chef, elle aurait plutôt cherché à prolonger la durée de son arrêt.

L’absentéisme mêle ainsi fréquemment des causes privées et professionnelles. C’est ainsi que ceux qui pensent qu’ils ne s’agit que de causes personnelles ou tenant uniquement à la santé du salarié se mettent le doigt dans l’œil.

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