Si l’Etat n’a pas le monopole de la violence et Mitterrand le monopole du cœur, les dentistes, quant à eux, n’ont pas non plus le monopole du blues. Les médecins, eux aussi, ont aussi un moral subissant des coups de mou.
C’est particulièrement le cas d’un médecin généraliste avec qui j’évoquais récemment la question du discernement pour évaluer la nécessité et la durée d’un arrêt maladie. Il reconnaissait, comme beaucoup la part de subjectivité et de « pifomètre », le pifomètre étant le nom vulgaire de ce que l’on nomme plus couramment l’expérience, le vécu ou le métier.
Surtout, il me faisait part de son sentiment d’impuissance face à la dureté du monde du travail. « Si les gens ont des conditions de travail de plus en plus difficiles, que voulez-vous que je fasse ? A mon niveau je ne peux que les arrêter quelques jours, pour quelques semaines… Mais après ? Leurs conditions de travail ne vont pas changer comme ça miraculeusement ? Leurs difficultés vont se renouveler ! »
Apparemment, il avait parmi sa clientèle de nombreux jeunes travaillant sur des plateformes téléphoniques, soumis à un métier parfois ingrat, souvent stressant et toujours avec une forte attente de productivité. Ils s’inquiétaient de voir des gens si jeunes se plaindre de dépression, de TMS ou d’autres maux qu’ils rencontraient naguère plutôt chez des travailleurs plus âgés en fin de carrière professionnelle.
Face au néo-taylorisme, face à ce qu’il ressent comme une dégradation des conditions de travail, que peut-il faire en effet ? Pas grand-chose si ce n’est écrire aux médecins du travail pour que ceux-ci lui répondent qu’ils sont conscient des effets de ce type de métier. C’est ainsi qu’il m’exprimait son fort sentiment d’impuissance, n’ayant l’impression ni de prévenir ni de guérir, mais seulement d’arriver en bout de chaîne d’un système capitaliste puissant poussant à délocaliser ou à accroître sans fin la productivité des métiers peu qualifiés.
J’avoue ne pas avoir su comment le consoler.
C’est particulièrement le cas d’un médecin généraliste avec qui j’évoquais récemment la question du discernement pour évaluer la nécessité et la durée d’un arrêt maladie. Il reconnaissait, comme beaucoup la part de subjectivité et de « pifomètre », le pifomètre étant le nom vulgaire de ce que l’on nomme plus couramment l’expérience, le vécu ou le métier.
Surtout, il me faisait part de son sentiment d’impuissance face à la dureté du monde du travail. « Si les gens ont des conditions de travail de plus en plus difficiles, que voulez-vous que je fasse ? A mon niveau je ne peux que les arrêter quelques jours, pour quelques semaines… Mais après ? Leurs conditions de travail ne vont pas changer comme ça miraculeusement ? Leurs difficultés vont se renouveler ! »
Apparemment, il avait parmi sa clientèle de nombreux jeunes travaillant sur des plateformes téléphoniques, soumis à un métier parfois ingrat, souvent stressant et toujours avec une forte attente de productivité. Ils s’inquiétaient de voir des gens si jeunes se plaindre de dépression, de TMS ou d’autres maux qu’ils rencontraient naguère plutôt chez des travailleurs plus âgés en fin de carrière professionnelle.
Face au néo-taylorisme, face à ce qu’il ressent comme une dégradation des conditions de travail, que peut-il faire en effet ? Pas grand-chose si ce n’est écrire aux médecins du travail pour que ceux-ci lui répondent qu’ils sont conscient des effets de ce type de métier. C’est ainsi qu’il m’exprimait son fort sentiment d’impuissance, n’ayant l’impression ni de prévenir ni de guérir, mais seulement d’arriver en bout de chaîne d’un système capitaliste puissant poussant à délocaliser ou à accroître sans fin la productivité des métiers peu qualifiés.
J’avoue ne pas avoir su comment le consoler.
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