Une manière simple et efficace pour régler les problèmes en général consiste à mettre tout simplement de l’argent sur la table. Je pense que vous en conviendrez avec moi. L’absentéisme, voyez-vous, n’échappe pas à la règle.
Je ne veux pas dire par là qu’il suffise de mettre de l’argent sur la table pour faire chuter son taux d’absentéisme. Mais plutôt que sortir une liasse de billets est une des méthodes employées dans les entreprises pour réduire les conséquences négatives de l’absentéisme. La solution est vieille comme le monde : plutôt que de s’attaquer à la racine du problème, on s’attaque au symptôme.
Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Eh bien tout simplement, nombre d’entreprises choisissent plus ou moins consciemment d’être en sureffectif chronique. Comme on sait qu’il y aura en moyenne, x% d’absent par jour, on embauche x% de salariés de plus que le nécessaire afin de ne jamais se retrouver au dépourvu. Pour le management sur le terrain, c’est tout bénéfice : ils ne subissent plus les désorganisations liées aux absences puisque des salariés réservistes ou d’appoint peuvent être mobilisés.
Peu d’entreprises, comme on s’en doute, avouent pratiquer une telle politique. J’ai pourtant rencontré récemment le responsable d’un grand site industriel qui reconnaissait utiliser ce moyen pour prévenir les désagréments des absences de ses salariés. Il m’expliquait qu’il s’était senti obligé de le faire dans la mesure où le taux d’absentéisme de l’établissement était élevé et où la plupart des salariés travaillaient sur des chaînes d’assemblage fonctionnant en flux-tendus. Les salariés, sûrs d’être remplacés facilement, n’avaient aucun remords à s’absenter. La pression sociale des présents sur les absents étaient d’autant plus faible que le responsable en question avait remarqué l’introduction d’une pratique intéressante : les salariés s’absentaient quasiment à tour de rôle ! Les équipes de travail avaient mis en place une sorte de régulation conjointe des absences. Au total, l’absentéisme n’avait pas augmenté avec le passage en sureffectif.
Le seul inconvénient de cette politique, c’est bien entendu son coût. Mais, après tout, ne sommes-nous pas nombreux à préférer lâcher quelques sous plutôt que de s’obliger à une remise en cause de soi potentiellement douloureuse ?
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