mardi 10 mars 2009

Vous trouvez ça sexy, vous, l'absentéisme ?

J’ai le regret de vous dire que je ne suis pas sexy. Ou plutôt, le sujet que j’ai choisi. Je vous l’annonce parce que c’est un confrère qui me l’a dit : « Denis, tu travailles encore sur l’absentéisme ? T’en as pas marre ? Tu voudrais pas passer à un sujet plus sexy ? ». Euh… Je ne savais pas trop quoi lui dire. Parce que tu trouves ça sexy, toi, ce que tu fais ? C’est sexy la gestion des compétences ? C’est glamour la gestion de carrière, les entretiens annuels, la gestion des seniors ? Ah bon.

Je crois que si j’avais vraiment voulu faire un boulot sexy, certes je n’aurais pas choisi l’absentéisme, mais je crois surtout que je n’aurais pas choisi le consulting ni la sociologie. C’est quoi d’ailleurs un boulot sexy ? Photographe de mode, mannequin, star du X ?

Et pourtant, il a raison. Si vous saviez le nombre de DRH et de managers qui me disent qu’élaborer un plan d’actions contre l’absentéisme n’est pas sexy ! Si ce n’est jamais leur priorité, c’est aussi justement parce que cela ne les enchante guère. L’absentéisme n’est pas un thème moderne ou avant-gardiste, je vous l’accorde. Il y en avait déjà il y a 10 ans, il y en aura encore dans cent ans. Ca fait pas très web 2.0 et troisième millénaire. C’est pas très stratégique. Ca fait un flop dans les dîners en ville. Et puis, surtout, ils craignent la réaction de leur équipe. Ils croient qu’ils vont devoir fliquer leurs collaborateurs. Ils ont si peur de l’impopularité, de ne pas être aimé.

Plus je prends de l’âge et de l’expérience et plus je réalise comme nos managers ont besoin d’être aimé. Si vous saviez comme ils aimeraient qu’on leur dise juste une fois en chuchotant dans leur oreille qu’ils sont de bons managers, qu’on aime bosser avec eux ou tout simplement qu’on les aime ? Si vous saviez tout ce qu’ils lâcheraient dans des négos serrées contre un peu de tendresse. Si vous saviez comme ils ont eux-mêmes besoin de reconnaissance. Si vous saviez combien ils donneraient pour entendre un « je t’aime ». Chiche, et si demain on essayait ?

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