Comment expliquer la tendance à la hausse de l’absentéisme
des cadres ? Par une plus grande attention à leur santé tout d’abord. On
le voit notamment à travers l’augmentation des arrêts pathologiques en amont de
congés maternité. Ils ont par exemple pu être échaudés par des connaissances
qui ont délaissé leur santé au profit de leur ambition professionnelle. Ces
cadres se rendent compte de la nécessité d’un arrêt de travail de temps en
temps pour souffler par rapport à un rythme trop élevé, d’autant qu’ils devront
tenir encore pendant des années avant de partir à un âge sans cesse reculé à la
retraite.
« Si je reçois peu de reconnaissance, je
ne vais pas me défoncer, au risque de sacrifier ma santé » indique quant à
lui un jeune diplômé faisant référence inconsciemment au ratio de l’équité
entre contribution et rétribution. On peut y voir une manifestation du
malaise des cadres intermédiaires. Se sentant désormais plus proches de leurs
collaborateurs que des hautes sphères du pouvoir, ils sont tentés d’imiter leur
équipe en s’autorisant à s’arrêter en cas de maladie.
Le thème du « malaise des cadres » est justement
l’objet de mon prochain livre : Le silence des cadres, Enquête sur un
malaise (Vuibert, 2014). On en reparle à sa sortie !
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