jeudi 12 novembre 2009

"T'avais pas le droit d'être malade"

Je discutais il y a peu avec un jeune confrère œuvrant dans les RH. Je lui demandais ce qui l'avait poussé à rejoindre une organisation parapublique comme chargé de mission RH alors qu'il travaillait auparavant dans le secteur privé, plus précisément dans une entreprise d'intérim.

Il m'explique que c'est parce qu'il avait été usé par des horaires démesurés, une pression constante, des objectifs sans cesse réhaussés... "Chez X, t'avais pas le droit d'être malade". Pour les cadres, c'était très mal vu. C'était tirer une balle dans le pied de sa carrière.

Désormais, dans sa nouvelle entreprise, il gagne un peu moins qu'auparavant mais ses horaires sont plus lights et le nombre de jours de RTT bien plus grand. Il ne comprend donc pas la morosité qui gagne certains de ses nouveaux collègues : "on a des conditions de travail de malade, et il y a pourtant des gens qui se plaignent !" Il en vient ainsi à critiquer ses collègues qui abusent des arrêts maladie, s'arrêtant au moindre prétexte.

C'est ce qui s'appelle passer d'un extrême à l'autre !

3 commentaires:

  1. Qui est en même temps cadre et médecin pour juger de l'opportunité d'un AT?
    Je ne suis pas cadre et tousse à me rompre depuis des mois. En activité, car je ne vais plus voir de médecin de peur qu'il ne m'arrête, justement.
    Et s'il n'est pas trop tard (les pieds devant) il restera ....les urgences!!!Quelle époque!

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour, vous devez travailler dans une drôle d'entreprise... Quand je vois que dans la mienne (du secteur privé), on est plutôt content d'être passés sous la barre d'un arrêt par an et par salarié (ce qui se traduit tout de même par 1 absent en moyenne chaque mois dans une équipe de 12 personnes), même si certains responsables ne semblent pas très enthousiastes. Si le comité de direction de votre entreprise mène la politique du zéro arrêt, on peut se poser des questions sur le réalisme de leurs objectifs... qui ne peuvent certainement jamais être atteints ! Je pense que j'aurais fait à votre place un tout autre choix que de risquer à ce point ma propre santé... physique ! Mais qu'en est-il de votre équilibre mental pour en être parvenue à accepter un tel traitement ?
    Je vous conseille vivement de consulter un psychologue pour pouvoir échanger sur votre problème.

    RépondreSupprimer
  3. En ce qui concerne l'article en lui-même, je ne suis pas surpris. Combien sommes-nous à ne regarder qu'au pied de notre porte sans daigner lever le nez pour observer l'horizon ?

    RépondreSupprimer