vendredi 11 avril 2014

Arrêt de travail et abandon de poste : quelle différence ?


Absentéisme et abandon de poste sont deux notions à ne pas confondre.

La justification de l’absence

L’abandon de poste est caractérisé lorsque vous décidez de ne pas vous présenter à votre poste sans la moindre justification auprès de votre employeur.

En revanche, dès lors que vous justifiez votre absence, même si la justification est un peu tardive, votre employeur ne peut considérer que vous avez abandonné votre poste.

Les sanctions encourues

Après 2 jours d’absence sans nouvelle de votre part peut s’inquiéter. Sans réponse de votre part, et une absence qui se prolonge à une dizaine de jours, celui-ci peut vous enjoindre de vous présenter à votre poste. Si ce n’est pas le cas, il pourra cesser de verser votre salaire et enclencher une procédure de licenciement pour faute.

Dans le cas de l’arrêt maladie, un licenciement n’est possible que si les absences entrainent une désorganisation de l’activité dans l’entreprise dans l’hypothèse où vous avez un poste central.


D’après Annabelle Allouche, de Legal’easy

lundi 27 janvier 2014

L'absentéisme des cadres : les causes

Comment expliquer la tendance à la hausse de l’absentéisme des cadres ? Par une plus grande attention à leur santé tout d’abord. On le voit notamment à travers l’augmentation des arrêts pathologiques en amont de congés maternité. Ils ont par exemple pu être échaudés par des connaissances qui ont délaissé leur santé au profit de leur ambition professionnelle. Ces cadres se rendent compte de la nécessité d’un arrêt de travail de temps en temps pour souffler par rapport à un rythme trop élevé, d’autant qu’ils devront tenir encore pendant des années avant de partir à un âge sans cesse reculé à la retraite.

 « Si je reçois peu de reconnaissance, je ne vais pas me défoncer, au risque de sacrifier ma santé » indique quant à lui un jeune diplômé faisant référence inconsciemment au ratio de l’équité entre contribution et rétribution. On peut y voir une manifestation du malaise des cadres intermédiaires. Se sentant désormais plus proches de leurs collaborateurs que des hautes sphères du pouvoir, ils sont tentés d’imiter leur équipe en s’autorisant à s’arrêter en cas de maladie.


Le thème du « malaise des cadres » est justement l’objet de mon prochain livre : Le silence des cadres, Enquête sur un malaise (Vuibert, 2014). On en reparle à sa sortie !

dimanche 26 janvier 2014

L'absentéisme des cadres : en hausse !

L’absence d’un cadre pour maladie doit vite se faire oublier. L’intéressé est censé mettre les bouchées doubles à son retour pour compenser. Il ne faudrait pas en effet que ses collègues, les clients ou plus globalement la marche de l’entreprise s’en trouve impactée. Le cadre doit en quelque sorte se faire pardonner de ne pas avoir été infaillible. Pourtant, les temps sont peut-être en train de changer.

Le taux d’absentéisme des cadres a beau être faible, il est en croissance. Leur nombre de jours d’absence pour maladie a cru de plus de 11 % entre 2010 et 2012 quand celui de l’ensemble des salariés n’augmentait que de 1,5 % (chiffres tirés des statistiques d’un grand assureur). Ce sont chez les femmes que cette hausse est la plus marquée. Autre chiffre révélateur d’un changement d’attitude : entre 2010 et 2012, la part de cadres ayant eu au moins un arrêt dans l’année a augmenté de 10 %. S’absenter pour cause de maladie paraît moins incongru qu’avant.

Cette tendance à la hausse est visible depuis les années 2000, en particulier chez les cadres loin du siège qui jouissent d’une autonomie limitée. C’est typiquement le cas de chefs d’agence dans le secteur de la banque et de l’assurance ou bien de directeurs d’établissement (bureaux de poste, gares, hypermarchés…). Autrement dit, ce sont surtout les absences de cadres intermédiaires qui sont en augmentation.

samedi 14 septembre 2013

Un centre d'appels avec un faible absentéisme, c'est possible !

Les centres d'appels ont mauvaise réputation. Ils sont souvent perçus comme l’équivalent de l’usine d’assemblage dans le domaine des services (Buscatto, 2002). Et ils présentent généralement des taux d'absentéisme très élevés.

Ce constat n'est cependant pas une réalité. Le centre d'appel d'une entreprise pour laquelle je travaille présente ainsi un nombre de jours d'absence pour maladie inférieure à 8 jours par personne, soit la moitié de la moyenne nationale selon les chiffres d'Alma consulting et moins que la moyenne des autres salariés de cette entreprise.

Quelles sont les recettes de cet absentéisme maîtrisé ?
- La polyvalence : les téléopérateurs travaillent pour les différentes branches de l'entreprise, si bien qu'ils ont un large aperçu de l'activité de leurs collègues

- L'esprit d'équipe impulsé par le responsable du centre d'appels qui met l'accent sur la solidarité

- les perspectives de carrière : au bout de deux ans d'ancienneté dans le centre d'appels, les téléopérateurs peuvent postuler sur d'autres postes, de gestion administrative principalement. Et ils sont souvent bien placés quand un de ces postes se libère car leur connaissance de l'entreprise et des clients est appréciée.

- Le turnover : l'entreprise cherche à proposer des conditions de travail agréable mais ne surpayent pas les téléopérateurs, si bien que ceux-ci partent s'ils sont lassés par ce métier, ils ne se sentent pas obligés de conserver leur poste parce qu'ils ne pourraient pas trouver une aussi bonne rémunération ailleurs.

L'activité de centre d'appels n'est donc pas une excuse pour justifier un taux d'absentéisme élevé !


Buscatto M., « Les centres d’appels, usines modernes ? Les rationalisations paradoxales de la relation téléphonique », Sociologie du travail, vol. 44, n°1, 2002, p. 99-117.

jeudi 5 septembre 2013

L'absentéisme repart à la hausse !

Le baromètre Alma Consulting de l'absentéisme est sorti aujourd'hui. Quels en sont les principaux enseignements ?

Il indique tout d'abord que l'absentéisme s'est remis à augmenter en France en 2012 après quelques années de baisse ou stagnation.

L'absentéisme augmente particulièrement :
- dans les grandes entreprises
- dans le secteur des services
- chez les plus jeunes (moins de 30 ans) et les seniors augmente
- chez les agents de maîtrise et les cadres

Ce qui est intéressant aussi, c'est de constater que les contrevisites médicales ont un peu moins la cote auprès des DRH. Ils se rendent compte que ce n'est pas la solution pour résoudre le problème à la racine. C'est ce que je ressentais ces derniers temps auprès des entreprises pour qui j'ai travaillé. Je suis ravi de voir que cette prise de conscience se traduit dans ce sondage !

L'étude d'Alma Consulting a la même limite que les autres années. 323 entreprises ont été interogées représentant 315 801 salariés, soit 977 salariés en moyenne. Il y a donc peu de très grosses entreprises dans l'échantillon. Si on prenait La Poste et la SNCF par exemple, elles font environ 315 000 salariés à elles deux !
Ceci dit, l'intérêt est de mesurer les évolutions. Et puis il s'agit du seul baromètre d'envergure, donc il ne faut pas trop faire la fine bouche !